CatherineChabaud.fr » Tara Le blog de Catherine Chabaud Wed, 02 Mar 2016 22:55:33 +0000 en hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.1 Tara à Paris ! /?p=981 /?p=981#comments Mon, 15 Oct 2012 13:13:45 +0000 cathchab /?p=981 Continuer la lecture ]]> Après un tour du monde de deux ans et demi  à la découverte du plancton, la goélette Tara vient s’amarrer à Paris pour l’hiver. Venez voir la « grosse baleine » si chère au coeur de beaucoup d’entre nous et ne ratez pas l’expo sur la moisson de connaissances de l’expédition Tara Océans… en attendant de nouvelles aventures qui vont venir très vite !

Pour en savoir plus :

Communiqué de presse

TARA A PARIS AVEC UNE EXPOSITION DU 3 NOVEMBRE AU 27 JANVIER

Du 3 novembre 2012 au 27 janvier 2013, la goélette d’exploration Tara sera à Paris
, au port des Champs Elysées, rive droite, pont Alexandre III. (Tara arrivera par la Seine, il démâtera au Havre et re-mâtera à son arrivée à Paris).
Sur les quais, une exposition grand public, TARA EXPÉDITIONS, À LA DÉCOUVERTE D’UN NOUVEAU MONDE : L’OCÉAN retracera pour la première fois les différentes missions de Tara Expéditions. Avec notamment les résultats de son expédition en Arctique, mis en perspectives avec les découvertes actuelles sur cette région du monde. Egalement des informations sur sa récente expédition, Tara Oceans consacrée à l’étude du plancton marin et son rôle primordial dans la machine climatique mondiale.

L’exposition installée dans des containers maritimes donnera au public l’opportunité de  comprendre l’évolution de l’Océan dans le contexte de changement climatique actuel et futur ainsi que son rôle majeur pour la vie sur notre planète.

Le week-end, le pont du bateau sera accessible au public avec des visites réalisées par l’équipage de Tara.

Tout au long de ces 3 mois à Paris,  près de 130 écoles et centres de loisirs parisiens et franciliens seront invités à venir découvrir la nouvelle exposition, à visiter la goélette avec les membres d’équipage et partager des ateliers scientifiques. Ils toucheront ainsi du doigt la réalité d’une expédition scientifique et appréhenderont les problématiques environnementales actuelles.

La venue de la goélette sera aussi l’occasion de réunir scientifiques, organisations environnementales, presse et décideurs européens à travers des  rencontres institutionnelles.

Au même moment :
- Sortie du livre Tara Oceans, chroniques d’une expédition scientifique chez Actes Sud, le 17 octobre 2012.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Accès :
Métro, ligne 1 et 13, Champs-Elysées/Clémenceau / RER, ligne C, Invalides / Bus, ligne 72, 83 et 93
Horaires et Tarifs :
Ouvert lundi, mercredi, jeudi, vendredi de 11h à 18h30.
Ouvert samedi et dimanche de 10h à 18h30.
Fermé le mardi.
Tarifs : 6 € à partir de 12 ans – demandeurs d’emploi : 5 € – 8 à 12 ans : 2 € – moins de 8 ans : gratuit
Poursuivez votre visite au Palais de la découverte, bénéficiez d’un avantage en billetterie sur présentation du billet de
l’exposition Tara. Bénéficiez aussi d’un avantage sur présentation d’un billet Palais de la découverte à l’exposition Tara.

Web :
Site : www.taraexpeditions.org
Site Junior : http://www.tarajunior.org/clubtarajunior/
Facebook : https://www.facebook.com/tara.expeditions
Twitter : http://twitter.com/#!/TaraExpeditions

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La deuxième et dernière station longue de cette étape /?p=895 /?p=895#comments Fri, 03 Feb 2012 14:27:12 +0000 hickory /?p=895 Continuer la lecture ]]> Bonjour à tous,

La deuxième et dernière station longue de cette étape, a débuté tôt ce jeudi matin, sous un ciel gris, une pluie éparse, mais avec enthousiasme.
Le lieu fixé par les scientifiques était un tourbillon repéré sur les photos satellitaires depuis plusieurs jours, sorti du flux du Gulf Stream, et isolé plus au nord, dans le courant froid du Labrador.

Finalement, ce tourbillon a disparu, mais la structure de la colonne d’eau s’étant révélée « homogène » à la première immersion de la rosette, les scientifiques ont souhaité analyser son contenu. On a beau faire de la recherche fondamentale en suivant des protocoles bien précis, il faut savoir être pragmatique et prendre ce qui vient.
C’est aussi ça Tara Océans, rester ouvert à l’imprévu, savoir garder une âme d’aventurier de la science.

 

Analyse des données enregistrées par les capteurs de la rosette à chaque immersion.*

 

Lars Stemman (biologiste marin) chef de mission et Laurence Garczarek (biologiste)**

 

Les prélèvements de la journée ont donné lieu à une riche moisson, au moins pour ce qui est du visible, les scientifiques constatant que les organismes pêchés semblaient plus gros dans ces eaux froides que ceux observés précédemment.

 

Voici différents types de collecte de micro-organismes.***

 

Parmi toutes les espèces qu’elle a échantillonnées dans la journée, Sophie Marinesque, en charge du laboratoire sec, a repéré un petit animal qui a fait l’objet de toutes les attentions, au point que Sophie et Vincent Hilaire, le journaliste du bord, lui ont monté un petit aquarium, un siphonophore, variété cousine de la méduse.

 

 

siphonophore****

 

La station se poursuit vendredi et nous ferons route vers New-York ce vendredi soir.

En marge des prélèvements, voici quelques unes de mes impressions de la vie à bord à partager

La navigation – Elle n’a rien à voir avec ce que j’ai connu jusqu’à présent et c’est même parfois déconcertant. En course ou en croisière, le marin plaisancier, comme le cargo du reste, essaie d’optimiser sa route quand il navigue d’un point à un autre. Même quand il tire  des bords, globalement les éléments sont cohérents : le soleil se  lève côté tribord (ou bâbord), il se couche de l’autre bord. Il est  rare qu’il arrête le bateau et se mette en dérive. Sur Tara, la navigation  se caractérise par l’alternance entre des navigations « classiques  » (on va d’un point à un autre) et des dérives, moteur arrêté, voiles  affalées. Toujours sous pilote automatique, le bateau trace le sillage  que lui impriment le vent et surtout le courant.  Naviguer en dérive ne m’était jamais ou très peu arrivé, si ce n’est  pour un éventuel plongeon en croisière, ou une mise à la cape du  bateau par tempête (car il ne m’était pas possible de faire route)  ou pour effectuer une réparation. Dériver, avancer au rythme des  éléments, est finalement très agréable, du moins quand la houle est  dans le bon sens. Du reste, c’est ce que fait le plancton, puisque  « plankton » en grec, signifie « organisme qui erre ».

« A cœur vaillant rien d’impossible » : c’est ce qui est écrit sur  le planning d’organisation des tâches ménagères. Les 15 membres d’équipage  sont répartis en groupes de deux ou trois, capitaine et cuisinière  exclus, mais scientifiques compris, qui ont une tâche quotidienne à accomplir : service des repas, vaisselle, ménage. Au-delà de la  nécessite d’entretenir le navire et de répartir les tâches, cela  participe aux échanges et à la cohésion de l’équipage, au même titre  que les quarts de nuit auquel participent les scientifiques autant  que les marins (sauf en période de station).

Échanges – La vie à bord est faite de cette alternance d’échanges  et de moments où chacun est concentré sur ce qu’il a à faire. Quand  une station commence, les scientifiques ne quittent pratiquement  pas le pont, affairés autour des manipulations d’engins, tandis que  d’autres filtrent et refiltrent l’eau de mer pompée en surface ou  remontant des engins. Les organismes isolés sont répartis dans les  échantillons. De temps en temps, ils s’accordent une pause, prenant  le temps d’un échange avec un confrère du bord ou celui de répondre  à nos questions. Entre les stations, les « transits » font éclore  les ordinateurs dans le carré.

A plusieurs reprises, Lars Stemmann a organisé une « conférence »  avant le dîner dans le carré, sollicitant tour à tour, les scientifiques  afin qu’ils nous présentent l’objet de leurs recherches et ce qu’ils  étudient plus spécifiquement sur l’expédition Tara Océans. Après  la présentation de Lars Stemmann lui-même sur le plancton, celle  de Daniele Iudicone, physicien océanographe sur les grands mouvements  des courants sur la planète, c’est Laurence Garczarek, chercheuse  en biologie marine à la station CNRS de Roscoff, qui nous a fait  voyager dans le monde encore plus invisible des bactéries, à l’origine  de la production d’oxygène sur terre, à l’origine de la vie sur terre, et premier maillon de la chaîne alimentaire marine.  En deux semaines, les échanges ont aussi le temps de s’arrêter sur  les parcours de vie. Les scientifiques du bord, obéissent à des protocoles  mis au point en amont, mais ils leur reste cette curiosité, cet esprit d’aventure, qui les rapproche finalement des marins.

 

*Sur le pont arrière de Tara, Lars Stemman, biologiste marin, chef de mission, Laurence Garczarek, biologiste, en charge de filtrer l’eau pour recueillir les virus, girus et bactéries, et Steffi Kandels, en charge de l’organisation du laboratoire biologique à bord, préparent les tubes qui vont recueillir les échantillons d’eau de mer. Ceux- ci sont séparés selon le degré de filtration, la profondeur du prélèvement.
**Lars Stemman, chef de mission sur l’étape Savannah – New-York, et Daniele Iudicone, physicien – océanographe, analysent les données enregistrées par les capteurs de la rosette à chaque immersion :
à chaque profondeur, ils connaissent ainsi la température de l’eau, la salinité, la teneur en oxygène, en nitrates, en chlorophyle.
***Voici différents types de collecte de micro-organismes : selon la taille des filtres qui ont été utilisés, on collecte des individus plus ou moins grands. Avec le filtre rond blanc (0,2 à 3 microns, dont le centre a verdi sur la photo), Laurence Garzarek parvient à filtrer jusqu’aux traces d’ADN des organismes les plus petits (virus ou bactéries) invisibles à l’œil nu ; ces prélèvements vont permettre d’analyser la diversité des communautés. Tout cela est bien complexe, mais c’est là que se situent les plus grandes découvertes de l’expédition. Dans les filets des bongos aux mailles plus larges, Sophie Marinesque a recueilli une première fois une colonie de « dolioles » (filtres de 180 microns), animaux gélatineux filtreurs, puis une belle collection de « mysidacées » (petits crustacés) et de poissons mésopélagiques (filtres de 300 microns), micro-poissons pourtant à l’âge adulte.
****La vedette des pêches du jour de Sophie est ce « siphonophore » aux couleurs orangées, qui rappelle la méduse dont il est cousin. Sophie et Vincent Hilaire, le journaliste du bord, lui ont fabriqué un petit aquarium, qu’a finalement photographiée, Sylvie Rouat, la journaliste de Science et Avenir embarquée sur cette étape.
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Mardi 31 janvier à bord de Tara /?p=852 /?p=852#comments Wed, 01 Feb 2012 13:50:19 +0000 hickory /?p=852 Continuer la lecture ]]> Il est 9h ce mardi 31 janvier à bord de Tara quand j’écris ces lignes.
Le ciel est totalement bleu, la mer moutonne à nouveau un peu. Étonnamment, nous n’apercevons ni oiseau de mer (ou si peu) ni mammifères marins.

 

Cette mer des Sargasses (algues dérivantes si communes ici, qu’elles ont donné leur nom à cette espace maritime que nous empruntons) est un désert, du moins en apparence, car les mailles des filets à plancton de Tara grouillent de vie.

 

Nous progressons sous yankee (voile d’avant) uniquement, ni grand voile ni moteur, poussés à 4 nœuds (7,5 km/h) sur le fond par un vent de sud-ouest modéré bien plus doux qu’hier, et toujours ce puissant courant du Gulf Stream. Tout est paisible.
L’accalmie d’hier après-midi et de la nuit, a permis aux scientifiques d’aller au bout des prélèvements de cette première station longue de l’étape Savannah – New-York. Finalement cette facette de leur métier est assez proche des gestes des pêcheurs, travaillant parfois dans un air vif et froid, sous le halo des projecteurs. A cette heure, la plupart d’entre eux dort encore. La prochaine station longue a lieu dans deux jours plus au nord, au large de New-York. Ils vont pouvoir récupérer et se préparer pour un nouveau coup de feu sur le pont. Ce soir, nous fêterons cette station longue et la 600ème immersion de la « rosette ».

 

Depuis que ces travaux de prélèvements ont commencé, je suis curieuse de voir le fruit de la collecte. Et vous êtes sans doute comme moi, pressés de voir à quoi ressemblent ces micro-organismes remontés des filets et des tubes de la rosette. Certains sont visibles à l’œil nu, notamment les krills ou des larves de poissons, que l’on retrouvent au fond des « bongos » et que j’ai pu en photographier, mais d’autres ne le sont pas. Heureusement, Tara est équipé de microscopes très sophistiqués, qui permettent de découvrir ce phyto et zoo plancton et qui les prennent en photo. Pour d’autres, les virus et les bactéries, il faudra attendre les laboratoires à terre.

 

A bord de Tara sur cette étape entre Savannah et New-York, c’est Sophie Marinesque, ingénieur de recherche en biologie marine, qui est chargée de faire tourner les machines du « labo sec », qui abrite les microscopes. Avec elle, nous avons sélectionné quelques uns des spécimens recueillis depuis Savannah. Les photos en noir et blanc que je vous adresse, sont celles de ces organismes détectés par le « flowcam ». Les mêmes organismes pris en couleur et en trois dimensions, ont été photographiés par le « stéréoscope » par Luis Gutierrez, mexicain ingénieur optique, pendant l’étape San Diego – Panama.
Je vous laisse découvrir ces clichés étonnants, légendés avec la complicité de Sophie.

 

 

Chetognates

 

Zooplancton

Bon vent à tous,
Catherine Chabaud

Crédits photos : Sophie Marinesque et  Luis Gutierrez (UCD, Univerity College Dublin) – Tara Oceans

 

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Au large du cap Hatterras /?p=813 /?p=813#comments Mon, 30 Jan 2012 16:42:59 +0000 hickory /?p=813 Continuer la lecture ]]>

Bonjour à tous,

Comment vous exprimer le bonheur d’être là, à bord de Tara, dérivant au large du cap Hatterras, si ce n’est en vous parlant du privilège que je ressens d’être au plus près de l’exploration des océans, de la connaissance, de partager des moments finalement très simples, avec les découvreurs de l’infiniment petit, de ces « poussières de mer », pour reprendre la belle image d’Anita Conti quand elle parlait du plancton.


Je les trouve touchant ces biologistes, ingénieurs océanographes, spécialistes des bactéries ou des protistes, qui manipulent leurs instruments de prélèvements avec d’infinies précautions, recueillent la semence océane finalement dérisoire et pourtant si riche et si fragile au fond de leurs filets. Je ne peux pas m’empêcher de penser aux gestes des enfants explorant l’estran, avec un seau et une pelle et collectant crevettes, crabes, coquillages et lambeaux de laminaires.
Ce jeu d’enfant est devenu un pan de leur métier : aller prélever l’infiniment petit de l’océan à la source. Les micro-organismes collectés après filtrages, ne sont pas abandonnés dans un coin du jardin, mais sont précieusement conservés dans des flacons ou petits tubes, déjà étiquetés de leur code barre (et là je ne peux m’empêcher de penser aux tubes de l’infirmière venue me faire une prise de sang). Quelques gouttes de formol pour certains, la congélation pour d’autres, et ces précieux échantillons prendront l’avion à la prochaine escale, direction l’un des 35 laboratoires européens ou américains impliqués dans Tara Océans.

Ce dimanche après-midi, le vent a enfin un peu molli, la mer a cessé de faire rouler la grosse baleine, le groupe électrogène nécessaire pour actionner les 2100 mètres de câble indispensables à l’immersion de la « rosette », des « bongos » ou du « régent », a bien voulu redémarrer (suite aux bons soins de Daniel, le « chef mec » et de Loïc, le skipper).

 

La « rosette » au moment de l’immersion.*

 

Immersion des « Bongos », appelés ainsi car ils ressemblent aux tambours africains du même nom.

 

**Marc Picheral, ingénieur océanographique, qui coordonne la mise à l’eau des instruments.

 

Tara a rejoint le waypoint fixé par Lars Stemmann, océanographe-biologiste et chef de mission sur cette étape, et Daniele Iudicone, océanographe-physicien et l’un des coordinateurs de Tara Océans.

 

***Daniele Iudicone, ingénieur océanographe et Loïc Vallette, le capitaine.

 

Nous voici donc surplombant le « corps » du Gulf Stream pour lequel ils sont tous venus. Ce courant chaud qui débite en ces lieux
55 millions de mètres cubes d’eau par seconde, soit 5000 fois le débit du Rhône ou 300 fois le débit de l’Amazone, intrigue et passionne.
Quels sont les différentes espèces de micro-organismes, des virus aux larves de poissons, qui l’habitent ? Comment évoluent-elles au cours de leur voyage portées par ces masses d’eau chaude ? Quels sont les organismes qui vont survivre dans ces anneaux d’eau chaude qui se « détachent » du Gulf Stream et s’isolent au sein des eaux froides du courant du Labrador plus au nord ?

A bord, les observateurs que nous sommes, comme à terre les médias ou les enfants, pressent les femmes et hommes de science de questions ? Quels sont ces micro-organismes que l’on voit gesticuler au fond du réceptacle ? Peut-on les voir au microscope ? Avez-vous découvert de nouvelles espèces ? Que vous enseignent Tara Océans ? Mais les femmes et hommes de science, savent avant tout qu’ils ne savent pas, « il faut attendre », « cela peut prendre des années », « l’analyse des premiers échantillons de quelques stations nous révèle un grand nombre de gènes inconnus ».
On voudrait en savoir plus, tout de suite. Mais à les écouter, à les interroger les uns les autres, je comprends que la richesse de Tara Océans est aussi dans la vision globale qu’elle permet de tirer des 144 stations déjà effectuées autour de la planète, dans le travail collectif qui associe biologistes, océanographes, biologistes moléculaires, bio-informaticiens, dans le partage de la science avec le plus grand nombre. De les voir prendre autant de soin, avoir autant d’attention pour cet infiniment petit des océans, je comprends aussi plus que jamais à quel point la mer est précieuse.

 

****Sophie Marinesque, en charge des images impliquant de plancton à bord.


 

Déjeuner dans le cockpit de Tara, cela était possible hier, mais le vent est trop frais aujourd’hui.

 

Le soleil vient de se coucher, la collecte va se poursuivre une partie de la nuit semble-t-il, car il faut profiter de ce temps calme avant le prochain coup de vent. Sur le pont, on commence à empiler les couches, car la température a chuté à 10°. Et les filets et la rosette continuent leur ronde.

 

Bon vent à tous !
Catherine Chabaud

 

 

*La « rosette » au moment de l’immersion. Composée de tubes, elle permet de récolter jusqu’à 96 litres d’eau de mer à différentes profondeurs.


** »C’est Marc Picheral, ingénieur océanographique, qui coordonne la mise à l’eau des instruments. La méthode est très cadrée et réalisée en tenant compte de la sécurité des hommes et du matériel. Le port du gilet de sauvetage est obligatoire. »Vincent Hilaire ne perd rien de la vie à bord et alimente les tv et le site Tara Océans.


***Daniele Iudicone, ingénieur océanographe et l’un des coordinateurs de l’expédition, regarde la carte des courants chaud (Gulf Stream) et froid (Labrador) avec Loïc Vallette, le capitaine.


****Sophie Marinesque, en charge des images impliquant de plancton à bord, recueille de l’eau tout juste remontée par le rosette. La rosette de son vrai nom CTD (qui mesure les paramètres de salinité, température, profondeur), est également équipée d’une caméra.
Derrière, Sophie, on aperçoit Lars Stemmann, recueillant également de l’eau. Lars est le chef de l’équipe scientifique de cette étape, il fait de l’écologie marine et est maître de conférence à Paris VI.
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J’embarque sur l’expédition Tara Océans /?p=786 /?p=786#comments Thu, 26 Jan 2012 14:18:19 +0000 hickory /?p=786 Continuer la lecture ]]> Depuis septembre 2009, la goélette Tara accompli un tour du monde afin de mieux connaître les micro-organismes marins, globalement connus sous l’appellation de plancton, et tenter de mesurer comment, ils réagissent aux changements climatiques. J’ai la chance de pouvoir embarquer sur l’étape entre Savannah (Géorgie) et New- York, et ai l’ambition de la partager avec le plus grand nombre.


 

Tous ceux qui sont revenus naviguer sur Tara le savent, retrouver la « grosse baleine » est toujours un moment émouvant. On cherche d’abord ses deux mâts, de même taille, avec leur tâche orange fluo en tête, puis une fois repérée la mâture, on aperçoit les flancs arrondis et hauts sur l’eau. Et reviennent alors les émotions vécues à bord, les skis que l’on déchargeaient avec l’équipe des Montagnes du silence, au départ de la Route de Shakelton, la navigation dans les glaces de la péninsule Antarctique, les longues heures d’attente sur le pont, à l’avant, avec le photographe Sebastiao Salgado, dans l’attente de l’apparition d’un léopard de mer, les conversations dans la timonerie ou dans le carré… J’ai en effet embarqué sur Tara en 2003, lorsqu’Etienne Bourgois a fait l’acquisition de l’ancienne goélette Antarctica de Jean-Louis Etienne et ex-Seamaster de Peter Blake. J’avais alors accompagné l’équipage pour rapatrier le bateau entre Newport et Camaret.
Puis avec Paul Pellecuer, guide de montagne, nous avons monté une expédition en Géorgie du Sud avec une équipe de sourds, les Montagnes du silence, et nous avions loué Tara pour l’occasion. J’avais ensuite accompagné l’équipage de Tara en péninsule Antarctique. C’était il y a déjà 7 ans.

 

 

Depuis, Tara a vécu une dérive sur l’océan glacial Arctique, afin d’étudier les impacts du réchauffement climatique sur la banquise (c’était l’expédition Tara Arctic) et est donc en train de boucler son tour du monde à la découverte du plancton.

 

Avec Tara Océans, le pont du bateau que je retrouve s’est encombré d’une cabane, le local « humide », qui permet aux scientifiques de filtrer l’eau de mer remontée par la « rosette », qui siège elle aussi sur le pont à l’arrière. Une cabine est transformée en laboratoire « optique » : les scientifiques passent leurs échantillons de micro- organismes fraîchement prélevés sous l’œil des microscopes, des appareils photos et caméras.

 

Une chose m’a frappée depuis mon embarquement lundi 23 janvier : dans les expéditions que j’ai vécues à bord auparavant, en Géorgie du Sud ou en Antarctique, les stars s’appelaient icebergs, manchots, otaries, et on les photographiait, filmait, sous toutes les coutures. Aujourd’hui, avec Tara Océans, les stars ont pour noms virus, bactéries, diatomées, copépodes… Elles font l’objet de toutes les attentions, alimentent toutes les conversations. Un écran les passent en boucle sur une cloison du carré, où ces « poussières de mer », invisibles pour la plupart à l’œil nu, affichent leurs formes si originales et belles.

 

 

Dans les jours qui précèdent le départ, c’est l’effervescence à bord : les scientifiques de ce « leg » (étape), préparent leurs tubes, selon le protocole défini au préalable pour l’ensemble de l’expédition ; avec Loïc Vallette, le capitaine, ils analysent les cartes des courants et étudient quel sera le lieu idéal des « stations » du leg ; le matin, Tara reçoit la visite de collégiens et lycéens de Savannah ; mardi matin, je faisais partager cette expérience aux conseillers du Conseil Économique Social et Environnemental, en direct par Skipe ; mardi après-midi, les deux chefs scientifiques de l’étape, Lars Stemman et Daniele Iudicone, présentaient les travaux de Tara Océans à l’université de Savannah ; et le soir, apéro pour l’équipage, Marc Picheral, ingénieur de recherche au laboratoire océanographique de Villefranche, venait d’apprendre que le CNRS allait lui remettre le « Cristal », la plus haute distinction pour les ingénieurs de recherche.

 

 

Ce jeudi, nous descendrons la Savannah River, à l’instar des porte containers qui transitent par ce que l’on tient pour le deuxième port de commerce des Etats-Unis. La mer est à une vingtaine de milles et nous devrions avoir des vents portants pour ce départ.

 

Bon vent à tous et à très bientôt depuis le large !

 

Plus d’informations sur l’expédition Tara

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